Un adieu
Finalement, je n'aime pas créer un blog. J'aime écrire les premiers articles et je m'en lasse dès le quatrième. J'ai une vie à construire, autre part que sur Internet.
C'est donc un Adieu définitif.
Bonne continuation !
Finalement, je n'aime pas créer un blog. J'aime écrire les premiers articles et je m'en lasse dès le quatrième. J'ai une vie à construire, autre part que sur Internet.
C'est donc un Adieu définitif.
Bonne continuation !
« Je voudrais être riche pour donner aux pauvres ».
Je me souviens avoir répété cette phrase, petite, accoudée sur la table de la cuisine. Il nous arrive souvent de croire, quand nous sommes des enfants, que c’est l’argent qui protègera le monde de la misère. Je n’avais donc qu’une envie : offrir à tout ceux qui en avaient besoin. Donner sans compter. Donner pour donner.
Mais je compris que je ne serais jamais « riche ». J’ai alors réalisé qu’on pouvait aider autrement que par l’argent. Qu’on pouvait être important pour quelqu’un sans pour autant lui faire des cadeaux…La phrase de mon enfance résume très certainement mon envie de me lancer dans le social : je voulais surtout être utile…
On pourrait protéger notre vie comme un trésor précieux. On pourrait l’entretenir consciencieusement en prenant garde aux dangers. On pourrait imaginer tous les matins mourir demain et penser aux belles choses. Mais il arrive qu’on oublie combien la vie est fragile, qu’on peut tous partir bientôt en ne laissant qu’une fine trace de notre passage sur terre.
Il y a des gens qui profitent gaiement. Il y a ceux qui abîment, démolissent leurs vies. Il y a ceux qui se traînent en attendant toujours mieux le lendemain. Il y en a d’autres qui risquent consciemment leur vie. Il y a aussi ceux qui la cessent volontairement.
Puis il y a ceux qui ont peur de mourir, et qui ne vivent pas…
Tu m’as vu pour la première fois j’étais à peine née.
Quand j’étais toute petite, tu m’offrais toujours de belles peluches, puis enfant, mes premiers livres. De temps à autre, on allait te voir et c’était toujours après une longue route. Je me souviens, les veilles de nos retrouvailles, j’étais impatiente et le jour-même, je te sautais dans les bras ! On disait que je grandissais comme toi ; solitaire, originale, rebelle et littéraire.
Je t’ai souvent vu ivre, fragile, à pleurer ton existence et ce manque d’enfant. Tu me donnais beaucoup d’amour et moi, je t’admirais. Je t’écrivais des lettres que je qualifiais de « porte-bonheur ». Parce que je ne comprenais pas pourquoi tout allait mal pour toi alors que tout allait bien pour nous.
Quand j’ai grandi, on a continué à s’écrire, à se téléphoner comme de grandes copines, à se dire « je t’aime » en se serrant dans les bras, aidées par un peu d’alcool. Je suis un petit bout de toi. Aujourd’hui, on partage les même livres, la même passion ; tu m’apprends la vie et la littérature. Tu es Ma Reine pour la vie.
Ta Princesse
J'ai passé une matinée, avant l'hiver, à douter de mon projet professionnel. Ce jour-là, j'étais montée admirer un château médiéval. J'avais envie de m'en souvenir pour retranscrire sa beauté par écrit. Au moment de rentrer chez moi, je pris une autre route que je connaissais peu. Au loin, j'aperçus alors une femme à la peau noire, et en robe de chambre. Elle serrait contre elle un petit enfant d’à peine deux ans. Je la regardais, surprise, comme la plupart des passants et des automobilistes. Elle me fit signe de ralentir et se jeta à ma fenêtre, en essayant d’ouvrir la porte. Dans son regard, il n’y avait plus que de la peur. Je baissai la vitre dans laquelle elle tapait nerveusement. Elle bafouilla ensuite quelques mots en français en insistant encore sur la porte fermée. C’était juste pour quelques mètres, le temps de monter une côte et d’atteindre la ville. Je leur ouvris timidement et elle s’installa derrière, son enfant appuyé contre sa poitrine. Les grands yeux noirs de ce petit garçon fouillaient partout. Je lui caressai la tête, comme pour le rassurer. Il tenait encore son biberon de lait entre ses mains. Très doucement, je partis sur la route. J’étais juste là pour les amener au centre ville. Je ne saurais jamais pourquoi cette mère a quitté sa maison, sans prendre le temps de se vêtir et se laver. Mais dans l’instant où ils sont montés dans ma voiture, j’ai su que je n’avais plus à me poser de questions sur ma vie professionnelle.
Elle a toujours eu du mal à s'allumer puis se dresser fièrement. Un léger souffle ou une brise légère, pas loin d'elle, suffisent à l'éteindre pour de longs mois. C'est d'ailleurs à chaque fois une déception. Quelquefois, elle a la folie de se rallumer et d'éclairer un peu ma route. Mais quand du vent vient la contrarier, elle se laisse disparaître sans broncher. Elle reprend ensuite des forces, après ces interminables échecs et se sent plus belle et plus brillante. Et elle rêve alors d'être un jour, plus que la flamme de ma confiance, mais son soleil.
Je prends soin des femmes, dans mon travail, je voudrais qu'elles soient jolies, parfumées et qu'on les admire. Au fond de leur ventre, elles nous ressentent, parçoivent les doutes qui nous assaillent et devinent parfois nos douleurs. Si on va mal, elles viennent quelquefois nous chercher, essaient de nous faire rire et ôter le chagrin qui inonde notre coeur. Quand on va bien, elles nous embêtent gentiment, recherchent nos sourires et dévoilent parfois leurs angoisses. Et à m'occuper d'Elles, à soigner leurs maux et à panser les blessures de leur coeur, j'ai fini par avoir envie de m'occuper aussi de moi.
J'ai abandonné mon blog pour plusieurs choses. Aujourd'hui, le temps a réussi à me faire oublier les raisons qui m'ont amené à faire ce choix. Je reviens donc, souriante, discrète et heureuse de retrouver mes petits papiers froissés.
Des pages se tournent. Je ne regarde plus derrière moi, mais devant. Comme un plongeon dans l'eau, je m'élance, filant à toute vitesse vers la vie. J'ai envie de libertés, de jeunesse et de douces folies. Je me nourris désormais de livres, de théâtre mais aussi des autres, de ces femmes - au foyer occupationnel - , de mes amis et de mes collègues. Je puise en eux ce qui fera de mon existence une richesse.